Le gouvernement déposait hier un projet de loi devant entraîner, le 1er janvier 2020, la dissolution du Centre de services partagés du Québec (CSPQ) et l’institution d’un centre d’acquisitions gouvernementales. Avec ce projet de loi, le gouvernement s’apprête à créer un monopole des achats regroupés dont le mandat se base principalement sur la réalisation d’économies. Or, non seulement ces économies n’ont pas fait l’objet d’une analyse préalable, mais elles risquent de se faire au détriment des services aux élèves et aux étudiants du Québec. « L’organisme qui se substituera au CSPQ n’aura ni l’agilité nécessaire en raison de sa structure et de son trop large mandat, ni la proximité du milieu pour bien servir le réseau de l’éducation », indique Chedlia Touil, directrice générale de Collecto.

Rappelons que les organismes du réseau de l’éducation comptent depuis 1997 sur l’expertise de Collecto afin d’avoir accès à des produits et des services de qualité qui répondent à leurs besoins, le tout dans le respect de leur mission éducative.

Un projet qui n’a pas l’aval du réseau de l’éducation

Ni Collecto, ni les autres organismes responsables des achats regroupés, ni les représentants des réseaux de l’éducation n’ont été consultés dans l’élaboration de ce projet et la décision de centralisation majeure qu’il comporte. Ce manque de concertation soulève des inquiétudes quant à la capacité du nouveau centre à travailler en partenariat avec ces acteurs.

Un transfert forcé du personnel

Le gouvernement, qui souhaite centraliser l’expertise des réseaux de l’éducation et de la santé en matière d’acquisitions, utilise son pouvoir législatif afin d’obliger une partie du personnel de Collecto à intégrer les rangs du centre d’acquisitions gouvernementales. « Avec ce projet de Loi, les employés de notre service d’achats regroupés, qui ont choisi de travailler pour un OBNL n’ont d’autre option que de devenir des employés de la fonction publique, et ce, sans tenir compte de leurs aspirations professionnelles », rappelle M. Mathieu Cormier, président de Collecto. « Nous comprenons que le gouvernement ait besoin d’expertise pour mener à bien son projet, mais nous sommes choqués par le moyen coercitif utilisé qui prive notre personnel de la liberté de choisir son employeur », conclut-il.

Des objectifs légitimes, un moyen discutable

Si les objectifs annoncés dans le projet loi no 37 sont légitimes, le modèle choisi par le gouvernement pour les atteindre est discutable. « Nous sommes étonnés de l’incohérence dont fait preuve le gouvernement en prônant la décentralisation des pouvoirs vers les écoles d’un côté et en imposant, de l’autre, un modèle qui centralise les achats regroupés », ajoute M. Cormier.

Les consultations en commission parlementaire seront l’occasion de proposer des solutions de partenariat avec le gouvernement qui lui permettront d’atteindre ses objectifs sans compromettre la qualité des services offerts aux réseaux de l’éducation.

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